06/04/2021
Je pense qu’il y a plusieurs façons d'apprendre, et pas seulement apprendre les cours.
Découvrir, vivre, expérimenter. Sur n'importe quel sujet et de n'importe quelle façon : recherches personnelles, expériences de la vie (faire un jeu, aller voir une expo, voir un film et se renseigner sur le sujet ou en discuter,...), l'école dite "classique" (professeurs, des cours, des leçons, des devoirs et des interrogations), les écoles dites "alternative" (pédagogies différentes), les écoles qui enseignent un métier, en travaillant, en lisant, bref en s'intéressant, en suivant ses envies.
Pour quoi faire ? Parce que je pense que c'est ainsi que l'on peut avoir un esprit critique et qu'on peut faire des choix éclairés. Et parce que c’est amusant, et génial de trouver une solution quand on a rencontré un problème.
Sinon quoi ? Ben sinon sans savoirs et connaissances et esprit critique, on peut décider ou se sentir obligé de suivre, d'écouter et de croire voir même de faire ce que d'autres qui "savent" et nous disent. Et qui peuvent dire juste ce qui les arrange, pas forcément ce qui est le mieux pour nous. Personne ne sait mieux que chacun ce qui est bon pour lui.
Je pense qu'on a toujours le choix. Et plus on apprend, plus on a de choix possibles. Et tout ce qu’on apprend ne doit pas forcément être utile. Dans le sens où on va s’en servir tous les jours. Mais qui sait ? Un jour peut-être auras-tu besoin de telle ou telle connaissance ?!
Quoi qu’il en soit, je pense que vivre c’est expérimenter, donc apprendre des choses.
Je ne suis pas ici pour dire ce que chaque parent devrait faire ou ne pas faire et encore moins pour les juger. Il y a des parents qui sont pour l'école à la maison, d'autres pour l'école "classique", d'autre pour l'école alternative. Et chacun a raison pour lui même, dans son cas, selon ses croyances et ses valeurs.
Peut être es-tu parfaitement en accord avec eux, peut-être pas. Peut-être que tu vas dans une école "classique" et peut-être que tu penses que c'est nul, que c'est une perte de temps, que de toute façon tu n'apprends rien, que tu fais beaucoup d'efforts pour peu de résultats....
Dans ce cas, je voudrais te proposer une explication (je ne sais pas si c'est la bonne, chaque famille est différente) pour comprendre et une proposition pour toi avec ta situation personnelle.
Cette proposition ou tentative d'explication a pour but de proposer un autre point de vue sur les choix des parents, ce qui peut permettre d'une part de se poser des questions, peut-être d'en discuter avec eux, peut-être sortir des discussions qui n'en sont pas (j'ai raison- non-si-non-si...).
En se mettant à la place de l'autre, on peut découvrir son point de vue et comprendre pourquoi il dit ou agit de cette façon. Cela ne veut pas dire qu'on est d'accord. Mais on prend de la hauteur par rapport au sujet et on ouvre son esprit (cela fonctionne avec n'importe quel sujet) puisque personne ne détient LA VERITE absolue mais chacun en détient un petit bout, ce qui est juste pour lui à cet instant (oui ça peut changer dans la vie).
Donc pour les parents qui "t'obligent" à aller à l'école et qui "veulent" que tu aies de bonnes notes et le bac peut-être :
- qu'ils ne connaissent pas d'autres solutions
- qu'ils sont allés à l'école, qu'ils ont réussi et qu'ils espèrent que ce sera pareil pour toi ("on a toujours fait comme ça")
- qu'ils veulent le meilleur pour toi et qu'il pensent que le meilleur pour toi c'est ça
- qu'ils ne peuvent pas financièrement envisager une autre alternative.
-... la liste peut être longue
Et maintenant ? Admettons : tu entends le point de vue de tes parents mais tu n'es pas d'accord. Tu ne peux pas pour l'instant changer la situation (ou avec des conséquences que tu ne souhaites pas). Tu as des profs que tu ne peux pas changer non plus (même si tu les trouves nuls et incompétents et tout et tout). Tu vas donc en cours et passes du temps à faire tes devoirs.
Tu choisis quoi ? Tu subis avec une "double peine" (c'est-à-dire que tu passes du temps en cours et à faire des devoirs mais en plus pour rien car tu n'as pas les résultats que tu voudrais) ou tu essaies autre chose en devant responsable de toi-même ?
Il n'y a aucun reproche, aucun jugement et aucune pression.
C'est toi qui choisis en fonction de ce que tu as envie.
Factuellement la situation est peut-être pour toi : j'ai essayé ça (travailler ou pas, un peu ou beaucoup, de telle ou telle façon). Le résultat ne me convient pas. Qu'est- ce que je peux changer moi, à mon niveau pour que cela me convienne mieux ? Mon intention de départ et/ou ma façon de travailler/apprendre.
Et petit détail pour avoir essayé, dépenser de l’énergie en ruminations, heures à râler, disputes diverses avec les parents et/ou les profs, et autres ne me paraît pas une solution optimale. Non seulement cela ne change rien à la situation mais en plus tu dépenses ton énergie et pour finir, pendant ce temps là tu n’es pas dans la joie. Et on se sent quand même mieux dans la joie non ? En tout cas moi oui.
Apprendre pour soi c’est…
Avoir du temps pour soi
Avoir du temps pour apprendre autre chose, autrement
Choisir pour soi
Je crois en toi
09/11/2020
Alors moi ce que je fais dans mon métier, c’est ce que je fais naturellement dans ma vie, ce que je suis et ce que je dis aux personnes qui me sont proches… quand elles me demandent.
Je leur propose de regarder ce qu’ils pensent, ce qui les empêche de faire ce qu’ils veulent, ce qu’il y a sous les premières réactions. Ainsi ils peuvent choisir ce qu’il font en étant plus sereins car ils ont vraiment choisi eux-mêmes pour eux-mêmes.
Regarde, voici quelques exemples.
Une personne qui a besoin d’aide car elle ne trouve pas ce qu’elle apporte aux gens dans son activité.
Lors d’une conversation téléphonique :
Elle : Laure je ne trouve pas je ne vois pas parce que je fais ça puis ça mais aussi ça. Je n’arrive pas à faire une phrase claire
Moi : attends, je ne comprends pas ici, ce point explique moi.
Elle : elle reformule et me réexplique. Son explication se fluidifie, se simplifie
Moi : ok donc au début c’est ça, à la fin c’est ça. Donc entre les deux tu as fait….
Elle (déclic, j’ai presque pu voir l’étincelle dans ses yeux): j’ai fait CA ! C’est ça, c’est exactement ça. Merci Laure
Moi (ravie) : heu ben avec plaisir. Tu as tout fait !
Bon oui j’ai apporté ma pierre à sa réflexion mais la solution est en elle. J’en suis convaincue. Et j’ai confiance dans les gens que j’accompagne pour trouver leur solution. Je ne fais pas à leur place, je les accompagne.
Devoirs avec un enfant de 9 ans. Exercice de français.
Lui : Laure, je n’y arrive pas c’est trop compliqué
Moi (je viens à côté de lui) : ok lis moi la consigne ( ce qu’il fait)
Moi : explique moi ce qu’on te demande (il me réexplique de façon fluide, il avait en effet compris)
Moi : maintenant on fait la première phrase (il lit la première phrase)
Moi : et donc si on fait ça puis ça (j’ai repris les éléments de la consigne qu’il avait bien comprise)
Lui : je dois écrire CA ! Trop facile !
J’en ai profité pour souligner qu’il était tout à fait capable de trouver… la preuve ! Un accompagnement ce n’est pas forcément long et/ou compliqué. Ca peut être ponctuel, et simple, toute occasion est bienvenue !
Une autre personne voulait faire une petite vidéo pour transmettre des informations sur son activité.
Elle : je ne peux pas la faire, je n’ai pas la bonne caméra, il pleut et je n’ai pas le temps
Moi : ben oui bien sur. Tu n’as pas la bonne caméra mais qui a dit que sans une caméra professionnelle on ne pouvait rien partager ? Il pleut mais qui t’a demandé de le faire dehors ? Tu n’as pas le temps mais concrètement tu fais quoi là ? Tu envisages de faire un long métrage il te faut plusieurs mois ?
Elle : oui, ce n’est pas faux
Moi : ok maintenant que ça c’est posé. Est-ce que le cœur du problème ne serait pas ailleurs ? Tu n’aurais pas un peu peur ?
Elle : oui bon c’est vrai, j’ai un peu peur, je ne sais pas ce que vont penser les gens, si je vais y arriver….
Les choses se simplifient et s’apaisent lorsqu’on les reconnaît, sans nier et sans juger. Nous avons poursuivi l’accompagnement sur le « vrai » point bloquant et quelques jours après elle a fait une vidéo très chouette et qui lui ressemble. Et elle était très fière d’elle !
07/11/2020
Chaque chemin est différent et chacun est responsable de son chemin.
La responsabilité de moi-même, de ma vie, de ce qui m'arrive dans la vie surtout a été pour moi la plus grande montagne à gravir.
Longtemps j'ai réagi, pour ne pas dire sursauté "Pardon ! Moi responsable ? C'est une blague ? Regardez ce qui m'arrive, je n'y suis pour rien, je ne suis qu'une victime. Ce n'est pas de ma faute. C'est la faute de mes parents, de mon éducation, des générations précédentes, des autres, du monde entier, de qui vous voulez, mais surement pas moi."
Dépasser le premier niveau de lecture, le fait brut.
Non en effet je n'ai pas demandé expressément, je n'ai pas passé une commande pour rencontrer Untel parce que je savais que ce n'était pas quelqu'un pour moi et que cela provoquerait des situations difficiles, compliquées et douloureuses. Non.
Et pourtant, ne l'ai-je pas demandé d'une autre façon ?
Envisager d'autres niveaux, d'autres possibilités, plus subtiles, moins évidentes au début. Même les contrats d'âme selon les croyances de chacun me laissent ma part de responsabilité.
Remarquer que j'avais fait des choix conscients et d'autres pas ou moins. Etre un enfant "sage ou "pas sage", c'est déjà un choix, même inconscient.
Questionner la perception que j'en avais, être responsable n'est pas être coupable. Ce n'est pas une faute, ce n'est pas une tare, ce n'est pas "mal".
Je suis responsable de moi et de mes choix, pour des expériences (et non des erreurs ou des fautes) qui peuvent être désagréables sur le moment, ou pas très heureuses. Mais je suis tout autant responsable de moi et de mes choix pour chacune de mes réussites, succès ou bonheurs.
Comprendre que vouloir chercher un responsable à l'extérieur, quel qu'il soit, ne réparerait pas mes blessures que moi seule ai le pouvoir de guérir.
Qu'être responsable n'est pas vivre seule et sans personne.
Mais que c'est ne pas attendre et ne pas faire dépendre ma vie et mon bonheur de quelqu'un ou quelque chose d'extérieur.
Il me semble possible pour chacun d'être pleinement responsable de soi et de sa vie. De prendre le pouvoir de décider soi pour soi. De pouvoir changer des choses pour soi. De pouvoir choisir et ne plus seulement subir.
Etre responsable de soi ... et donc prendre soin de soi ? Avec amour...
07/11/2020
Lorsque le premier pas est fait, le chemin se déroule."...
Un petit chemin qui sent bon les arbres en fleurs, doux et paisible ? Un chemin plat, facile, fléché, parsemé à chaque pas de panneaux indicateurs "par ici", "par là", "voie sans issue", "arrivée dans X jours, mois, années" ?
Ou pas.
Je ne sais pas si c'est une valeur, une qualité, ou les deux, mais sans persévérance, je n'en serais pas là.
Poursuivre le chemin, quand il s'avère bien plus difficile que ce que j'imaginais. Constater que mon itinéraire si bien préparé ne fonctionne pas :
j'ai tel et tel problèmes, donc je résous ça puis ça et enfin ça et dans 6 mois je suis totalement transformée et ma vie est formidable. CQFD.
Ben non en fait.
Ne pas m'arrêter lorsque le chemin devient toujours plus exigeant, lorsqu'il me demande d'aller chercher encore plus profond en moi.... et que ce n'est franchement ni confortable ni agréable.
Ne pas renoncer lorsque je ne sais plus où je suis, d'où je viens ni où je vais et sans aucune notion de durée. Ne pas accepter la facilité, devant tant d'inconnue et d'incertitude, de revenir au point de départ et de retrouver le connu, pourtant lui aussi inconfortable.
Continuer à chercher lorsque j'ai l'impression d'avoir essayé toutes les voies possibles et de tourner en rond.
Ne pas lâcher lorsque je découvre au détour de mon avancée une nouvelle épreuve dont je pensais avoir été épargnée.
Faire un pas de plus alors que j'ai l'impression d'avoir entrepris le voyage il y a très, très, très, longtemps et pourtant de ne jamais arriver, moi si pressée. Quand il semble toujours s'éloigner le moment où je pourrai dire "c'est bon c'est fait, c'est réglé".
Il me semble que chacun possède cette persévérance. Ces éclairs de lucidité, cette lumière qui nous rappelle pourquoi nous nous sommes lancés sur ce chemin, sur cette voie. Combien il serait dommage d'abandonner après tant d'efforts, sans être allé au bout de nous même, de notre idée, par facilité. Combien il serait dommage de ne pas savoir ce qu'il y a devant, juste après ce virage, juste de l'autre côté de la colline.
Peut-être une aide extérieure, "compagnon de voyage", quelque soit la relation que nous avons avec lui ou elle, nous montrera ce que nous avons déjà parcouru, nous encouragera à aller de l'avant, nous suggèrera un itinéraire que nous ne pouvions voir pour poursuivre.
Chaque voyage, chaque chemin est différent, et chacun est responsable du sien….
07/11/2020
Le courage de quoi ? De prendre de grands risques que personne ne nous a demandé de prendre ? Réaliser des exploits, de l'extraordinaire ?
Oui tout ça à la fois. Mais pas comme nous pouvons l'entendre parfois, pas comme dans les histoires dont les héros réalisent des faits spectaculaires à la vue et au su de tous.
Le courage d'aller regarder à l'intérieur de moi. D'aller voir ce que je ne veux pas voir ou entendre. Ou même parfois ce que je sais au fond de moi mais que je ne veux pas m'avouer.
Oui le courage de prendre le risque que personne ne m'a demandé de prendre, le risque de me trouver, de me rencontrer, de me découvrir telle que je suis.
Personne ne m'a demandé de prendre ce risque sauf moi pour moi-même, pour mon bien, par amour pour moi en constatant avec humilité que tout ce que j'avais essayé jusqu'à présent n'était ni satisfaisant ni durable.
Réaliser des exploits, des choses extraordinaires.... pour moi à mon niveau, dont moi seule et quelques proches peuvent évaluer ce que cela m'a demandé de dépassement, de progrès, de travail, de patience par rapport à ce que j'avais à comprendre, détricoter, démêler.
L'exploit si invisible mais si puissant de ne pas me lover dans des schémas ou des excuses "confortables", par facilité de l'économie d'un travail sur moi.
Le courage d'aller vers des moments difficiles mais vrais et passagers, plutôt qu'une situation douloureuse et fausse mais qui va durer si rien n'est entrepris.
Il me semble que chacun a ce courage en soi, ces moments où l'on se dit "ok là il faut qu'il se passe quelque chose, je suis prêt, je suis prête, même à une option inattendue, j'ai confiance.".
Le temps est peut être nécessaire avant ce moment là, d'autres expériences aussi, pour en arriver à ce qui alors devient une évidence, une impérieuse nécessité.
Lorsque le premier pas est fait, le chemin se déroule... mais ça c'est une autre histoire.....
07/11/2020
Il arrive comme vous que je sois sollicitée sur un sujet ou pour une question.
Quelqu’un de mon entourage ou pas d’ailleurs, me demande mon avis sur telle ou telle question, sur tel sujet, sur tel choix.
Je réponds en fonction de ce que je ressens, de ce que je suis, de la situation…. En conseillant toujours à la personne concernée de s’écouter elle en premier lieu et de garder son libre arbitre sur ce que je lui dis.
Malgré toute la bonne volonté et tout l’amour que je peux mettre dans ma réponse en voulant sincèrement le meilleur pour cette personne, il n’en reste pas moins que je suis Moi et non elle, que j’ai mes propres perceptions qui ne sont pas les siennes, que je ne détiens aucunement LA Vérité et que les choix de la vie appartiennent à celui qui les prends car lui seul les assumera.
Ma réponse est un autre point de vue, de la matière pour sa réflexion, une ouverture. Pour l’expérimenter pour moi même : « la réponse est en soi ».
Je me dis aujourd’hui après un long cheminement, que si ma réponse a pu aider quelqu’un, elle pourra peut-être aider d’autres personnes. Même si chacun et chaque situation est unique, peut-être que des questions sont semblables ou que simplement le point de vue pourra aider à cheminer.
C’est peut-être une évidence pour beaucoup, c’est nouveau pour moi. Question de confiance en soi.
Concrètement, je ne souhaite pas m’imposer un rythme de publication. J’ai déjà essayé et la pression du « devoir à rendre » prenait le pas sur le contenu. Cela devenait une corvée désagréable que j’espérais finir au plus tôt.
Ce sera donc au fil de l’eau, selon mes envies, comme les feuilles d’automne, feuilles du carnet de la vie, que je partagerai ici au lieu de les laisser dans un tiroir.
Si ce nouveau pas pour moi, cette nouvelle compréhension d’une chenille en transformation peut aider d’autres chenilles en transformation …